L’hypersudation ou hyperhidrose est une pathologie fréquente en pratique médicale et peut constituer un vrai handicap socio-professionnel. On distingue les hyperhidroses primitives (sans cause connue) et les hyperhidroses secondaires à une pathologie qui doit faire l’objet d’un traitement étiologique.
Les principales causes d’hyperhidroses secondaires généralisées sont :
- L’obésité, la ménopause, l’éthylisme chronique,
- Médicamenteuses (amiodarone, opiacés, interféron, parasympathicomimétiques, antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS)…),
- Infections chroniques (endocardite, tuberculose, brucellose),
- Maladies endocriniennes (diabète, hyperthyroïdie, phéochromocytome…),..
Les hyperhidroses localisées asymétriques sont toujours secondaires (problème nerveux central ou périphérique).
Les hyperhidroses localisées et symétriques sont dans la grande majorité des cas primitives et concernent les régions palmoplantaires et axillaires. La maladie débute dans l’enfance et a tendance à s’atténuer après 40 ans. Il y a des antécédents familiaux dans près d’un tiers des cas.
L’hyperhidrose localisée primitive est définie par la présence d’au moins d’un des deux critères suivants :
- Hypersudation bilatérale et relativement symétrique,
- Fréquence des crises au moins hebdomadaire,
- Age de début inférieur à 25 ans,
- Arrêt de l’hypersudation pendant la nuit,
- Présence d’antécédents familiaux d’hyperhidrose.
Le HDSS (Hyperhidrosis Disease Severity Scale) est un score qui permet de quantifier la sévérité de la maladie (voir encadré).
Il définit le niveau de sévérité de l’hyperhydrose et distingue 4 niveaux de sévérité :
Niveau 1 : ma transpiration passe inaperçue et ne dérange en rien mes activités quotidiennes,
Niveau 2 : ma transpiration est tolérable mais elle entrave parfois mes activités quotidiennes,
Niveau 3 : ma transpiration est à peine tolérable et entrave fréquemment mes activités quotidiennes,
Niveau 4 : ma transpiration est intolérable et entrave constamment mes activités quotidiennes.
TRAITEMENT
Le traitement passe par des règles hygiéno-diététiques, des traitements locaux antitranspirants…
Des traitements médicaux plus spécifiques (iontophorèse, médicaments) peuvent être prescrits par le dermatologue ou votre médecin.
D’autres traitements peuvent être ensuite proposés comme l’injection de toxine botulique et l’exérèse chirurgicale des glandes sous-cutanées et la sympathectomie.
TOXINE BOTULIQUE
En cas d’échec ou d’insuffisance de résultat des traitements locaux non invasifs (antiperspirants locaux, ionophorèse) et des traitements médicaux par voie orale (anticholinergique), il est possible de proposer des injections de toxine botulique au niveau des zones à traiter. L’action de la toxine est double au niveau des glandes eccrines : empêcher la libération d’acétylcholine qui stimule la sécrétion des glandes et entrainer la paralysie des cellules musculaires autour des glandes gênant ainsi leur sécrétion. La technique d’injection est la même pour toutes les localisations mais c’est au niveau axillaire qu’elle est le plus efficace. En cas d’insuffisance de résultat, la sympathectomie thoracique peut être proposée.
Le traitement consiste en une injection de toxine botulique A du Clostridium botulinium qui a reçu une autorisation de mise sur le marché (Botox®) dans les problèmes d’hypersudation excessive des aisselles de l’adulte et de l’enfant de plus de 12 ans entrainant un retentissement psychologique important. Le traitement est proposé en cas d’insuffisance de résultat des antiperspirants. Le taux de succès est de 90% contre 15% avec placébo. Les complications sont rares (douleur, sudation extra-axillaire) et la durée d’efficacité est de 7 mois en moyenne. Il convient de respecter un délai de 3 semaines pour pratiquer une injection dans un autre site et un délai de 3 mois pour une injection sur le même site (effet vaccin).